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Par Marc-Antoine DeRoy
Coconcepteur du drapeau de la Gaspésie
Directeur général de la Société d’histoire de la Haute-Gaspésie

La Gaspésie, vaste région maritime au fort sentiment d’appartenance, méritait un drapeau. En 2001, avec mon ami Dave Noël – aujourd’hui historien et journaliste au Devoir –, nous concevons un emblème représentatif de l’identité gaspésienne.

Le projet reste discret quelques années, mais, avec l’arrivée des réseaux sociaux, sa diffusion s’accélère. En 2007, je le présente au cabinet de la ministre Nathalie Normandeau, puis à la Conférence régionale des élus de la Gaspésie-Les Îles vers 2012-2013. Un imprimeur de Chandler lance une impression à grande échelle, avec un succès notable. Faute de relève, la diffusion se poursuit principalement en ligne.

Des initiatives citoyennes redonnent de l’élan au projet. En 2016, Michelle Lauzon et Lucie Sainte-Marie lancent une campagne de sociofinancement pour produire le drapeau localement. Aucune impression massive n’est réalisée, mais leur initiative renforce l’attachement populaire.

Le drapeau inspire alors un autre projet : le tartan gaspésien, cocréé par le cornemuseur Benoît Poulin en 2017. Homologué en 2021 par le Scottish Register of Tartans, il ajoute une dimension symbolique à l’identité régionale. En 2019, la Société d’histoire de la Haute-Gaspésie souhaite relancer la production et le processus de reconnaissance. Un OBNL en est le promoteur. Associés à des partenaires comme la Boutique Au Bon Secours (Percé) et le site fiersgaspesiens.com, nous distribuons aujourd’hui de nombreux produits dérivés, notamment à la librairie L’Encre noire (Sainte-Anne-des-Monts) et au Musée de la Gaspésie (Gaspé). Depuis 2024, plusieurs MRC et villes ont adopté des résolutions demandant la reconnaissance officielle du drapeau et du tartan par l’Assemblée nationale du Québec. En 2025, la Table des préfets a adopté une résolution favorable à cette reconnaissance, suivie d’une déclaration du député Stéphane Sainte-Croix à l’Assemblée nationale.

Aujourd’hui, le drapeau est hissé aux quatre coins de la Gaspésie – sur des bâtiments, des bateaux, lors d’événements. Il rassemble francophones, anglophones et autochtones autour d’un symbole simple, fort et fédérateur qui incarne l’âme d’une région fière et inclusive.

Un bout de chemin reste à parcourir pour une officialisation pleine et entière, notamment par une loi. Mais le plus important n’est-il pas que ce drapeau puisse flotter fièrement grâce aux vents de la fierté de la persévérance et de la résilience gaspésienne?

Description du drapeau

Le drapeau de la Gaspésie respecte les règles de l’héraldique et de la vexillologie. Une croix blanche bordée de rouge figure sur un fond bleu. Une étoile jaune se situe au centre. Il y a quatre ancres jaunes au centre des quatre cantons bleus. Les proportions sont (2:3), comme le fleurdelisé. Ses couleurs et symboles reflètent à la fois l’ancrage géographique, la culture régionale et l’identité collective :

• Le bleu rappelle le fleuve, l’estuaire, la baie des Chaleurs et le golfe.
• La croix blanche, inspirée de celle du drapeau québécois, évoque également les bannières de la marine française arborées notamment sur les navires de Jacques Cartier au 16^e siècle.
• Les bordures rouges symbolisent les littoraux, mais aussi le courage, la résilience et la vitalité des Gaspésiens. On distingue également les contours d’une croix : peuples micmacs et britanniques.
• Les quatre ancres dorées représentent la pêche, activité fondatrice, tout en rappelant les communautés ancrées aux quatre coins du territoire.
• L’étoile jaune centrale est un hommage direct à l’identité acadienne, marquée historiquement en Gaspésie par l’important peuplement acadien de 1760 à 1860. L’étoile symbolise aussi les monts Notre-Dame, véritable colonne vertébrale au centre de la péninsule.

Aux membres du secteur des Îles-de-la-Madeleine

L’assemblée spéciale prévue à l’automne aura lieu le 9 octobre, à 15 h, à l’Hôtel Accent (Château Madelinot). Elle permettra entre autres l’élection de deux représentants de votre secteur au conseil régional.

Nous pourrons compter sur la présence de notre président national, M. Paul-René Roy, ainsi que de la directrice générale, M^me Véronique Guay.

Au plaisir de vous rencontrer.

Pierre Michaud