Respect, empathie, patience et aînés
3 septembre 2025
Par Benoit Poulin
Président régional
Aujourd’hui, tout va vite. Trop vite. On court après le temps même à notre retraite. On veut tout, tout de suite. Résultat : on oublie souvent l’essentiel. On oublie les autres.
Dans nos grandes villes, on croise des gens sans leur adresser un regard. On répond souvent par automatisme, sans vraiment écouter l’autre. On s’énerve dans les files d’attente, on klaxonne pour un rien, on s’impatiente sur la route parce que l’automobiliste devant nous roule à la vitesse permise. On vit dans un monde qui nous pousse constamment à être pressé, exigeant, centré sur le moi, moi, moi.
Heureusement, il y a encore, dans chaque région du Québec et ailleurs, des gens prêts à échanger et à partager avec nous leur quotidien et leur vécu, avec tout le plaisir et le bonheur que cela comporte.
Mais à force d’aller vite, on laisse de côté des choses fondamentales : le savoir-vivre, le respect des autres et l’empathie. Dire « bonjour », « merci », « excusez-moi », écouter sans couper la parole, aider quelqu’un sans rien attendre en retour… Ce sont de petits gestes, mais ils changent tout.
J’ai appris de ces petits gestes très tôt dans ma vie. Un jour, à l’aube de mes neuf ans, j’ai fait une sortie avec ma mère, qui voulait m’inculquer quelques règles de politesse et de savoir-vivre, règles que j’applique toujours aujourd’hui et que j’ai transmises à mes enfants : laisser sa place dans les transports en commun aux personnes plus âgées; marcher du côté de la rue lorsque l’on a une dame à ses côtés; ouvrir la portière de la voiture pour une dame, etc.
Il y a aussi la patience – cela semble une qualité qui se perd peu à peu et qui devient le manque de patience… Aujourd’hui, si ce n’est pas immédiat, ça énerve. Je le constate tous les jours lorsque je suis au volant de ma voiture. Beaucoup d’automobilistes se comportent en délinquants de la route. Les arrêts obligatoires deviennent des suggestions, comme les panneaux de vitesse et les passages pour piétons deviennent des freins à leur trajet. Les cyclistes sont des emmerdeurs. Dans cette société qui va toujours plus vite, on oublie aussi trop souvent ceux qui marchent plus lentement : les aînés.
Avoir de l’empathie envers les personnes aînées, c’est comprendre qu’avec l’âge viennent parfois des difficultés : on marche plus lentement, on cherche ses mots, on perd un peu la mémoire. Et puis, il y a la patience. Combien de fois voyons-nous de jeunes adultes soupirer ou lever les yeux au ciel quand une personne âgée prend du temps à la banque, dans la rue ou au dépanneur? Pourtant, cette patience est une forme de respect. C’est un signe d’humanité. Ce que nous donnons aujourd’hui à nos aînés, c’est ce que nous espérons recevoir un jour. Citons le plus québécois des immigrants du Québec, Boucar Diouf : Mon grand-père disait toujours, en Afrique : « Chaque vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle. »
Nous vivons dans un monde qui valorise la jeunesse, la vitesse, l’efficacité. Mais n’oublions jamais que la beauté de l’humanité se trouve aussi dans la lenteur, dans l’écoute, dans le soin que l’on porte aux plus fragiles.
Enfin, il serait temps pour les gens de ralentir un peu. Pas besoin de faire de grands discours pour expliquer ça. Il suffit de commencer par des choses simples : écouter vraiment l’autre, parler toujours avec respect, sourire à l’autre, même à un inconnu. Parce que ce sont ces gestes-là qui font la différence. Ceux qui ont déjà voyagé dans des pays d’Asie le savent. Quand on est là-bas, les gens ne parlent pas notre langue et nous ne parlons pas la leur, mais les sourires sont légion et on s’y sent bien. Ce sont eux qui apaisent les tensions, qui créent des liens, qui rappellent qu’on est tous des humains, tous différents, tous imparfaits.
Dans un monde pressé, choisir la gentillesse et un sourire, c’est se faire plaisir.
PROCHAINES ACTIVITÉS
Les 26 et 27 septembre, l’AQRP Lanaudière aura son kiosque au Salon 50+ de Lanaudière, qui se tiendra aux Galeries Joliette. Vous pourrez passer nous voir, et pourquoi pas y emmener un futur membre?
Le mercredi 12 novembre, une activité aura lieu dans la municipalité de Saint-Jacques à la première microdistillerie de Lanaudière, la Distillerie Grand Dérangement, qui produit des spiritueux biologiques d’exception. Une visite de la distillerie se conclura par une dégustation dans l’atelier-boutique. Et puisque nous serons au cœur de la Nouvelle-Acadie, nous vous offrirons ensuite une conférence-spectacle participative animée par Philippe Jetté, intervenant en traditions vivantes, intitulée Le Chant du Ruisseau. Elle vous fera découvrir l’histoire de la Nouvelle-Acadie à travers ses traditions orales et musicales (pour en savoir plus, voir le site Web de M. Jetté : traditionvivante.
Enfin, en décembre, le traditionnel dîner de Noël aura lieu à une date et à un endroit qui vous seront communiqués à l’avance.