L’aqrp s’oppose aux frais accessoires

1 janvier 2015

Lors d'un point de presse, le 14 janvier dernier, l'AQRP, en compagnie de neuf associations regroupant plus d'un demi-million de personnes aînées, a dénoncé la décision du gouvernement libéral de légitimer les frais accessoires dans le réseau de santé québécois. Elle croit que le gouvernement doit faire marche arrière, notamment parce que les aînés du Québec sont directement visés par cette « taxe santé aînée », une véritable brèche dans l'accessibilité aux soins de santé.

Qu'est-ce que les frais accessoires ?
Ce sont les frais facturés par un médecin en « extra » des honoraires versés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ), pour des services couverts par le régime public. Dans un rapport où elle s'opposait à la légalisation des frais accessoires, la Protectrice du citoyen a énuméré quelques exemples de frais accessoires. Ci-dessous, quelques exemples de frais accessoires imposés au Québec...

• application d'un sparadrap de 4 cm2 à la suite d'une chirurgie mineure (40 $);
• pose d'un stérilet (de 125 $ à 200 $);
• application de gouttes ophtalmiques (de 20 $ à 300 $);
• utilisation d'instruments et de médicaments requis pour la coloscopie (500 $) ou la vasectomie (150 $).

Frais accessoires : les aînés ciblés
Parce qu'ils utilisent naturellement davantage le réseau de la santé, les aînés sont particulièrement frappés par cette tarification approuvée par le gouvernement Couillard. « Est-ce que le gouvernement réalise que les frais accessoires sont absorbés en bonne partie par les aînés du Québec ? Lors de la plus récente campagne électorale, quelle aurait été la réaction des électeurs aînés s'ils avaient su que le Parti libéral imposerait le principe d'utilisateur-payeur en santé et qu'ils seraient particulièrement ciblés ? », a demandé Donald Tremblay, président de l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic.

Les plus vulnérables touchés
Ces frais supplémentaires sont un frein à l'accès aux soins pour nombre de patients a priori, ceux dont les moyens financiers sont limités, notamment les aînés qui font face à un appauvrissement galopant. Le Réseau FADOQ tente par tous les moyens de convaincre le gouvernement des conséquences de ses actes sur la santé à court et à long terme des plus vulnérables. « Il faut cesser de jouer à l'autruche, les aînés les plus vulnérables devront faire des choix. La santé ou l'épicerie ? On le répète depuis un bon moment, malheureusement en vain, le gouvernement joue avec la qualité de vie des aînés; des conséquences s'ensuivront, c'est écrit ! », a prévenu Maurice Dupont, président du Réseau FADOQ.

Les frais accessoires doivent être absorbés par l'enveloppe de rémunération des médecins
Le président de l'Association des retraitées et de retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ), Pierre-Paul Côté, rappelle que la rémunération des médecins a bondi de plus de 300 millions $ uniquement l'an dernier. « Comment le gouvernement du Québec peut-il donner son feu vert à une taxe de 50 millions $ par année en permettant aux médecins de facturer des frais accessoires, alors qu'il a perdu le contrôle de la rémunération de ces mêmes professionnels ? C'est indécent ! », a déclaré M. Côté.

La coalition note que la rémunération des médecins du Québec s'est accrue de 47 % depuis cinq ans pour s'établir à 7 milliards $ en 2015. « Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Québécois ont amplement fait leur part depuis cinq ans et le gouvernement veut continuer d'aller chercher de l'argent dans les poches des contribuables avec les frais accessoires. Cela n'a pas de bon de sens ! », est d'avis Pierre-Paul Côté.

Qu'est-ce que le gouvernement fédéral attend pour réagir ?
« La Loi canadienne sur la santé est très claire : les frais accessoires sont interdits. Le gouvernement fédéral doit absolument la faire respecter. Pourquoi tarde-t-il à agir ? Le silence du gouvernement Trudeau dans ce dossier est inquiétant. », a affirmé Judith Gagnon, présidente de l'Association québécoise pour la défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR).

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