Maltraitance envers les aînés: quand on se compare, on se désole!

4 mars 2014

L’Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) est stupéfaite de l’annonce de la mise sur pied d’un projet de formation et de sensibilisation afin de contrer la maltraitance commise envers les personnes aînées. Malheureusement, le plan qui a été annoncé par le ministre de la Santé et des Services sociaux et ministre responsable des Aînés, M. Réjean Hébert, nie encore une fois le cœur du problème, soit le manque d’indépendance et de transparence en matière de signalement des actes de maltraitance commis au sein des établissements de santé et de services sociaux.

« Comment une simple présentation PowerPoint de quelques heures peut-elle arriver à endiguer la maltraitance? Pendant ce temps, de nombreuses législatures au Canada et à l’étranger ont, depuis plusieurs années, instauré un mécanisme obligatoire de dénonciation et de prise en charge des situations d’abus envers les aînés. À l’heure actuelle, trop de victimes et de membres du personnel n’osent pas signaler, de peur de faire l’objet de représailles. La légèreté avec laquelle le ministre Hébert aborde cette problématique est gênante », a déclaré la présidente de l’AQRP, Mme Lyne Parent.

Des solutions concrètes ont déjà été mises sur la table afin de faire face à ce problème. Rappelons le dépôt, en octobre 2013, du projet de loi no 399 visant à enrayer la maltraitance des personnes vulnérables hébergées dans le réseau de la santé et des services sociaux, document qui propose notamment les mesures suivantes :

  • tout professionnel ou membre du personnel de l’établissement qui a des motifs raisonnables de croire qu’il y a maltraitance envers une personne vulnérable doit le signaler sans délai à la personne responsable;
  • s’il s’agit d’une situation de discrimination, de harcèlement ou d’exploitation au sens de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne, la personne responsable doit formuler une plainte à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ);
  • quiconque ne signale pas une situation de maltraitance ou entrave le dépôt d’un signalement à la personne responsable ou entrave le dépôt de la plainte à la CDPDJ commet une infraction;
  • cette obligation est imposée même à ceux liés par le secret professionnel, sauf s’il s’agit d’un avocat;
  • un employeur ou son agent ne peut pas congédier, suspendre, déplacer, mettre à la retraite un salarié, exercer à son endroit des mesures discriminatoires ou des représailles ou de lui imposer toute autre sanction.

En 2013, l’AQRP a pris position dans un mémoire intitulé La maltraitance dans les milieux d’hébergement collectifs au Québec, document qui peut être consulté à cette adresse : http://tinyurl.com/na7rcdx.

Forte de ses 29 000 membres, l’AQRP est la principale association indépendante de retraités de l’État au Québec. Elle se distingue par son implication citoyenne soutenue en faveur des enjeux qui concernent les 1,3 million de personnes aînées du Québec.

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